Contestation, invention politique : les français dans la tourmente révolutionnaire. 1789-1851. CH I

I/ La crise de l'Ancien régime
1/ Monarchie absolue et société d'ordres.
Etude doc : cahiers de doléances

Monarchie absolue de droit divin :
La monarchie absolue* repose sur le pouvoir absolu du monarque de droit divin* (pouvoir législatif, exécutif, judiciaire) ; les Français sont des sujets*, la Nation* n'existe pas indépendamment du roi.

La société est divisée en 3 ordres. Les deux ordres privilégiés* sont la noblesse et le clergé*. La Noblesse* a le privilège* des emplois conférant pouvoir et autorité dans l'armée, dans l'administration et dans l'Eglise.
Etude doc : cahiers de doléances
Etudier les cahiers de Doléances du Tiers-Etat
Doc. 1 "La paroisse de Fleys est composée d'environ cent dix habitants. […]Les terres, vignes et prés sont chargés de cinq sols par arpent de cens envers le Seigneur (...). Il est dû au curé (...) la vingt et unième gerbe des grains. Les habitants doivent la banalité à leur Seigneur, du moulin, du four public et des pressoirs. Le droit du moulin est la vingt-quatrième, le droit du four est la vingt et unième livre de pain, et le droit de pressoir est le vingtième du vin pressuré. Les habitants de Fleys sont très surchargés en taille et vingtièmes, et les impositions se trouvent supportées par les habitants, qui possèdent chacun en particulier, peu de propriétés, les plus grosses propriétés étant possédées par des privilégiés exempts de taille."
Doc. 2 Le cahier de doléances de Chateaubourg (sénéchaussée de Rennes)
" Les habitants de ladite paroisse ont considéré que la féodalité prive le propriétaire du droit le plus sacré; rien ne l'est plus que la propriété; cependant le propriétaire est redevable toutes les année à son seigneur d'une rente en argent ou en grains.
La vassalité aux moulins (…) assujettit le vassal aux moulins des seigneurs ; il est forcé d'y porter son grain (…)
Que, sans rechercher l'origine des dîmes et sur quel fondement elles sont dues, leurs perceptions sont inégales ; elles sont perçues dans cette paroisse à l'onzième et dans quelques paroisses circonvoisines à la seizième ; il semblerait que, si elles sont autorisées, elles devraient être conformes en les réduisant à une perception moins onéreuse pour les cultivateurs ; elles forment presque toujours le patrimoine de maisons religieuses ou de particuliers souvent très éloignés de ceux qui les payent. Il paraîtrait plus naturel que cette perception se fît au profit des recteurs-curés parce qu'ils sont plus à lieu de connaître les besoins des pauvres et qu'en outre il est juste que celui qui travaille soit récompensé.
Que le droit seigneurial d'avoir colombiers et garennes est plutôt pour les seigneurs un titre de vanité que d'utilité, en comparaison du préjudice qu'il cause à leurs voisins. Un malheureux particulier, veillant à la conservation de son grain, est obligé pour le défendre d'en chasser les pigeons ou les lapins ; lui arrive-t-il d'en blesser ou d'en tirer quelques uns, il est aussitôt poursuivi criminellement par les seigneurs et la punition de ce prétendu crime est la condamnation aux galères.

Que la capitation étant une imposition individuelle, devrait être répartie également ; cependant la noblesse de Bretagne possède plus de la moitié des biens-fonds tant en domaines qu'en fiefs, elle ne paye néanmoins qu'un dix-huitième ou environ de cet impôt. Il en est de même des vingtièmes.
Que la corvée est une charge qui porte uniquement sur le Tiers-Etat habitant des campagnes et les cultivateurs ; par cette raison seule elle est odieuse, elle est préjudiciable à l'Etat même, puisqu'elle enlève aux cultivateurs les moments les plus précieux pour l'ensemencement des terre et la récolte des grains.
Que l'imposition des fouages [impôt équivalent à la taille] ordinaires et extraordinaires est abusive, elle porte directement et uniquement sur le Tiers-Etat, propriétaire de biens-fonds."
Questions : Classez les revendications des paysans dans le tableau suivant (à agrandir, bien sûr !)
 Pouvoir économique des seigneurs  Privilèges fiscaux de la noblesse  Dîme due à l'Eglise
     
Manuel : lire p. 153-157 ; 160-161 ; 174-175

2/ Critiques des philosophes des Lumières et exemples étrangers
Manuel : lire p. 158-159 ; 162-163 ; 164-166 ; 168-169 ; 170-171 ; 176-177 ; 180-181

A/ Les critiques des philosophes des Lumières
Doc p168-169 : doc1 à 6

Les philosophes des Lumières* critiquent la société d'ordres (Beaumarchais) et la monarchie absolue (Diderot), élaborent des modèles de …
- tolérance religieuse et de liberté de pensée (Voltaire),
- régime constitutionnel reposant sur la séparation des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire (Montesquieu)
- démocratie fondée sur la liberté, l'égalité des citoyens et sur la souveraineté de la nation (volonté générale : Rousseau ; consentement de la nation : Diderot).

B/ Les modèles étrangers
p. 159 ; p. 162-163 doc 1, 4 et 3

L'Angleterre, après la Déclaration des Droits de 1688, fournit le modèle d'un état où le pouvoir monarchique est limité par un régime parlementaire et par le respect des libertés individuelles.

USA : p. 171, doc3 et 4
La déclaration d'indépendance des Etats-Unis en 1776 affirme les droits fondamentaux des hommes : égalité, liberté, pouvoir du peuple de choisir son gouvernement et d'en changer (ce que font les américains en se déclarant indépendants du royaume de Grande-Bretagne) ; la constitution adoptée en 1787 donne naissance à un régime républicain, démocratique (séparation des pouvoirs, élections), fédéral (pouvoir élu au niveau des états et au niveau de l'état fédéral).

Ces deux expériences ont un grand retentissement car elles montrent que d'autres régimes sont possibles, et fournissent des exemples révolutionnaires, alors même que les idées des philosophes trouvent un écho grandissant parmi les élites (bourgeoise instruite, une partie de la noblesse) de la société française.

3/ De la crise financière à la convocation des états généraux

Dans les années 1780, la monarchie française est très endettée ; chaque année, sa dette augmente car les recettes fiscales sont inférieures aux dépenses, et le roi doit à nouveau emprunter. La moitié du budget est consacrée au remboursement des intérêts des dettes de l'état : c'est une situation intenable. Les tentatives pour augmenter les recettes de l'état en faisant payer des impôts aux privilégiés se heurtent à la résistance de la noblesse, qui bloque toutes les réformes mettant en cause ses privilèges.
C'est pour tenter de résoudre ce problème que Louis XVI convoque les Etats généraux du royaume en 1789. La rédaction des cahiers de doléances et l'élection des députés se déroulent dans le cadre traditionnel des trois ordres, dont les députés respectifs sont porteurs de revendications propres à leur ordre. Ces élections qui mobilisent tous les Français suscitent une effervescence dont rendent compte les caricatures publiées à cette époque. Sans que personne ne l'ait prévu, la convocation des Etats généraux déclenche la révolution

Apprendre le cours : Résumé p. 180-181

II/ 1789, une rupture majeure. Comment meurt une monarchie absolue ?
Lire p. 186.
1/ L'action des députés du tiers état met fin à l'Ancien Régime politique (la révolution juridique : mai-juin 1789).
Exercice : étude du vocabulaire du discours de Louis XVI à l'ouverture des états généraux

Les députés du tiers état s'opposent au roi en refusant le vote par ordre. Le 17 juin, considérant qu'ils représentent la majorité de la Nation, ils se proclament "Assemblée nationale". Ils défient le roi en se proclamant supérieurs à lui. Lorsque le roi essaie de les empêcher de se réunir en faisant fermer leur salle de réunion, ils se regroupent le 20 juin dans la salle du jeu de paume où ils font le serment de continuer à se réunir jusqu'à ce qu'ils aient donné une constitution au royaume. Le roi tente de leur imposer l'obéissance, mais il n'ose pas les affronter et cède devant leur détermination. Le 9 juillet, les états généraux deviennent "assemblée nationale constituante" : cette assemblée, représentant la Nation, et chargée de rédiger une constitution, est désormais au-dessus du roi. La monarchie absolue a disparu, c'est une profonde révolution que les députés du tiers Etat ont accomplie pacifiquement.
Dates à retenir :
17 juin : le Tiers état se proclame assemblée nationale
20 juin : serment du jeu de paume


2/ L'intervention du peuple sauve la révolution et renverse l'ancien régime social (la révolution populaire de l'été 1789).

Exercices : analyse des évènements : prise de la bastille ; Grande Peur ; nuit du 4août ; journées des 5 et 6 octobre 1789.

Etude de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen

III/ La recherche d'un nouveau régime 1789-1799
1/ l'essai de monarchie constitutionnelle
A/ En quoi l'essai de monarchie constitutionnelle répondait-il aux aspirations des Français ?
- l'oeuvre de la Constituante et de la Législative
B/ Pourquoi y a-t-il eu échec de la monarchie constitutionnelle
- De la fuite du roi à la proclamation de la république 1791-1792

2/ l'expérience républicaine : la 1ère république (1792-1799)

A/ 1792-1794 : un essai de république démocratique ?

La révolution du 10 apût 1792 a-t-elle conduit d'une monarchie bourgeoise à la démocratie des sans-culottes ?
a- dossier sans-culottes p. 200-201
b- les principes de la 1ère république, à travers les institutions p. 204-205
c- 1793-1794 : les sans-culottes et députés montagnards à la Convention sauvent la République, mais mettent en place la Terreur


B/ 1794 - 1799 : la république bourgeoise

IV/ Quel régime politique en France entre 1799 et 1851 ?

Napoléon, fossoyeur ou continuateur de la Révolution ?

Quel régime politique en France entre 1799 et 1851 ? (tableau de synthèse)

L'impossible Restauration monarchique

Conclusion : Pourquoi les Français ont-ils rejeté la monarchie constitutionnelle en 1830 et 1848 ?

 

V/ Un exemple local : l'Église et la révolution à Cannes (1789-1824)

Travail aux archives municipales

VI/ La seconde République 1848-1852

Comment expliquer l'échec de la seconde République ?

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