La vallée du Taravo (Taravu) était divisée en trois pieve : Ornano, Taravo, Istria.
Cette organisation de l'espace a permis aux populations de maintenir
tardivement un mode de vie autarcique, en privilégiant la propriété
des troupeaux au détriment de celle des terres.
La transformation de l'économie corse en économie moderne
tournée vers le tourisme et l'agriculture intensive concentrée
sur le littoral se heurte au poids de cette tradition d'occupation de l'espace.
Ces traditions sont restées plus vives dans le sud, plus éloigné
des relations commerciales que le nord proche des côtes ligures et
toscanes ; le Sud a conservé longtemps une activité à
dominante pastorale, presque entièrement contrôlée
par les grandes familles, au service desquelles sont restés longtemps
des bergers métayers.
A Sollacaro, le souvenir est resté vivace des journaliers se
rendant le matin chez le sgiò (seigneur) dans l'attente d'une embauche.