Le maquis est une formation végétale composée d'arbustes : arbousiers, bruyère arborescente, lentisques, myrtes, ciste, oliviers sauvages, chêne vert en taillis. Il résulte de la dégradation de la forêt méditerranéenne originale (composée de chêne vert, de chêne liège, de chêne pubescent) sous l'action de l'homme : en particulier, les incendies répétés, pour défricher les forêts, pour ouvrir des pâturages, ont favorisé le développement de cette végétation qui couvre les deux-tiers de l'île.

Mais le maquis s'est également développé sur d'anciennes terrasses de culture abandonnées et témoigne du déclin démographique de la Corse et de la disparition de l'économie traditionnelle. Le maquis est généralement si touffu qu'il est dificilement pénétrable ; il n'en est pas moins parcouru par des troupeaux et par des chasseurs.

Le maquis est aussi un symbole : ce fut longtemps le refuge des bandits. Dans un pays presque constamment occupé par une autorité étrangère (Pise, Gênes, France), le bandit était celui qui osait se rebeller et défier l'autorité. La littérature s'est emparée de ce mythe (Alexandre Dumas : les frères corses(1) ; Mérimée : Colomba, Matteo Falcone) et a contribué à forger l'image d'une Corse, terre de violence(2). Les nationalistes corses de la fin du XXème siècle l'ont réactivé : ainsi, c'est dans une bergerie située sur les crêtes entre Sollacaro et Olmeto que se cachait le militant nationaliste  Yvan Colonna lors de son arrestation en 2003.

(1) : ce petit roman d'Alexandre Dumas, écrit après son séjour à Sollacaro, est téléchargeable gratuitement sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
(2) : voir sur ce thème de la violence le chapitre 1(La violence est-elle une fatalité ?) du livre de Wanda Dressler : La Corse en questions.