Mais
le maquis s'est également développé sur d'anciennes
terrasses
de culture abandonnées et témoigne du déclin démographique
de la Corse et de la disparition de l'économie traditionnelle. Le
maquis est généralement si touffu qu'il est dificilement
pénétrable ; il n'en est pas moins parcouru par des troupeaux
et par des chasseurs.
Le maquis est aussi un symbole : ce fut longtemps le refuge des bandits. Dans un pays presque constamment occupé par une autorité étrangère (Pise, Gênes, France), le bandit était celui qui osait se rebeller et défier l'autorité. La littérature s'est emparée de ce mythe (Alexandre Dumas : les frères corses(1) ; Mérimée : Colomba, Matteo Falcone) et a contribué à forger l'image d'une Corse, terre de violence(2). Les nationalistes corses de la fin du XXème siècle l'ont réactivé : ainsi, c'est dans une bergerie située sur les crêtes entre Sollacaro et Olmeto que se cachait le militant nationaliste Yvan Colonna lors de son arrestation en 2003.
(1) : ce petit roman d'Alexandre Dumas, écrit après
son séjour à Sollacaro, est téléchargeable
gratuitement sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
(2) : voir sur ce thème de la violence le chapitre 1(La violence
est-elle une fatalité ?) du livre de Wanda Dressler : La Corse en
questions.